Branta leucopsis - Bernache nonnette
Palmipède.
Famille
des Anatidées
Sous-famille
des Ansériformes.
Description
et comportement de la bernache nonnette.
Semblable
à une petite oie,
la bernache nonnette mesure entre 58 et 71 cm. Elle se distingue
aisément de ses cousines par le dessus de la tête, son cou et sa
poitrine noire qui contrastent avec son corps gris ainsi qu’à sa
calotte noire qui enserre sa petite tête blanche comme le voile
d’une religieuse dont elle tire son nom. Elle ressemble un peu à
la Bernache du Canada
mais
cette dernière a le cou plus allongé.
La
partie dorsale et alaire
supérieure
sont grises et rayées de blanc. La partie ventrale et le dessous de
la queue sont blancs. Le bec,
petit
et noir, se prolonge en masque des deux côtés de la tête jusqu’aux
yeux. Le bec et les pattes palmées sont sombres également. Les
ailes sont larges pendant le vol.
La
bernache nonnette est grégaire et se déplace en groupes compacts.
Les oisons n’étant pas nourris par les parents, ils sont obligés
de se débrouiller par eux-mêmes. Lorsqu’ils quittent le nid
installé
sur un espace pentu, les jeunes se laissent tomber en contrebas en
espérant atteindre l’eau ou un espace herbeux (mais de nombreux
poussins se fracassent sur les rochers). Hormis l’isatis et l’ours
polaire qui sont les deux principaux prédateurs terrestres, les
nichées sont également convoitées par les oiseaux marins tels que
les goélands et les labbes, ainsi que par les rapaces.
Elle
se manifeste en émettant des aboiements comme un petit chien.
Habitat de la bernache nonnette.
La
bernache nonnette fréquente durant l'été les toundras
des
îles arctiques
du
Groenland, du Svalbard et de la Nouvelle-Zemble en Russie. Elle
nidifie sur les falaises et les éboulis difficiles d’accès. En
hiver, elle migre
dans
les pays tempérés d’Europe, depuis l’Irlande jusqu’en
Allemagne où elle s’installe sur les marais côtiers, les prés
inondés ou les vasières du littoral.
Les
trois groupes principaux de bernaches nonnettes commencent leur
migration à la fin août ou au début du mois de septembre et ne se
mélangent jamais pendant cette migration.
Le
groupe groenlandais hiverne en Écosse et en Irlande, la population
du Spitzberg passe la mauvaise saison dans le golfe de Solway sur la
côte ouest de la Grande-Bretagne où elle arrive après avoir suivi
la côte norvégienne, et les oiseaux en provenance de Russie se
cantonnent dans les zones littorales d'Allemagne et des Pays-Bas
après avoir traversé la Baltique.
Récemment
une population nicheuse s'est implantée dans la Baltique sur l'île
suédoise de Gotland.
En
France, l'espèce est rarement observée en temps normal. Quelques
dizaines d'individus que l'on trouve principalement en baie de Somme
ou du Mont St-Michel. Cependant, lors d'hivers très rigoureux, la
France a accueilli jusqu'à 8 000 bernaches nonnettes. Leur aire de
répartition est alors plus vaste et affecte toutes les petites baies
et les estuaires abrités.
Nidification
: Les bernaches nonnettes se
réunissent pour nicher en colonies. La saison de nidification
commence vers le mois de mai, peu après le retour dans l'Arctique.
Le nid, construit principalement de végétaux et tapissé de
duvet,
est situé sur la corniche d'une falaise, sur un îlot non éloigné
du littoral ou à même la toundra dégagée.
Lors de la
parade nuptiale, les couples gambadent le cou tendu en battant des
ailes et en criant avec force. Chaque oiseau choisit son partenaire
pour la saison et ces liens peuvent quelquefois perdurer toute la
vie. La femelle pond de 3 à 5 oeufs de 76 mm, en mai-juin, qu'elle
couve seule tandis que le mâle monte une garde vigilante à
proximité et assure la surveillance de la couvée. L'incubation dure
24 à 25 jours. Les poussins, actifs dès la naissance, sont emplumés
au terme d'une quarantaine de jours et débutent leurs premiers vols
à ce moment-là. Le groupe familial reste uni pendant la migration
et l'hivernage suivant l'éclosion. Les juvéniles sont en âge de se
reproduire vers la troisième année. Le départ en migration a lieu
au mois de septembre, l'espèce est très grégaire et se rencontre
en grands troupeaux sur les sites d'hivernage.
Alimentation
:
Comme les bernaches et les oies en général, elle est principalement
végétarienne. L'herbe domine dans le régime de la bernache
nonnette, bien qu'elle puisse consommer en été les pousses de
diverses plantes aquatiques. En hiver, lorsque l'herbe est moins
drue, la bernache mange aussi des algues, des insectes aquatiques,
des mollusques, des crustacés. L'espèce
se
nourrit à toute heure du jour et préfère l'herbe de la zone
côtière périodiquement submergée par les flots. Si elle n'en
dispose pas, elle se rabat sur les prairies situées en arrière du
littoral.
Populations : La population est estimée à 440 000 individus, l'espèce n'est pas menacée.
Protection : La Bernache nonnette bénéficie d'une protection totale sur le territoire de nombreux pays européens dont la France et la Belgique. La population globale dépasse les 400.000 individus et bien que des autorisations de chasse aient été octroyées, l'espèce n’est pas en danger. Les zones de nidifications sont actuellement à l’abri des atteintes humaines. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter. Depuis 2006, ces interdictions ne s'appliquent plus aux sujets nés et élevés en captivité pour rendre la réglementation française conforme au droit européen. La détention, l'achat, la vente des sujets nés en captivité sont donc libres sous réserve de prouver l'origine.
Chant
: Son
cri est rauque et bref. Les grè
grè se
succèdent rapidement. En troupes, elles font entendre un bavardage
aigu hogoog
hogoog mélé
de cris plus forts qui peut faire penser aux jappements d'une meute
de chiens.